Prise de parole, quel plat servez-vous?

Prise de parole, quel plat servez-vous?

Prise de parole, quel plat servez-vous?

Un de mes clients souffrait, principalement dans le cadre de sa vie professionnelle, de crises de panique lors d’interventions publiques.

Afin de travailler de manière détournée sur le sujet, je lui ai alors demandé, sous hypnose, de s’imaginer invité à un diner.

Que cet événement soit exceptionnel ou routinier, comme tout le monde, il avait des attentes… des envies concernant ce dîner. C’est dans le but de favoriser la réalisation de ses attentes, qu’il a commencé à imaginer sa « panoplie » idéale : les vêtements à porter, les attitudes à avoir, les histoires qu’il allait raconter.

Toujours sous hypnose, il s’est ensuite placé, dans le rôle de celui qui reçoit, et a cherché des comparaisons, des différences. Naturellement il n’en a pas trouvé, car toute forme d’interactions sociales se bâtit sur le même schéma, que ce soit dans le rôle de l’hôte ou de l’invité : nous projetons tous des attentes quand à nos futures communications. Intuitivement, nous nous préparons physiquement et mentalement dans le but de correspondre aux différentes projections que nous émettons. Quelle conclusion donner à tout ça ? Peut-être simplement que nous sommes en tout temps, le fruit de nos projections et pensées.

Là, où la machine se dérègle et nous sort d’attentes favorables par (et la liste n’est pas exhaustives) des tremblements de voix, de gestes, des suées, des rougissements, c’est quand nous sortons de la volonté d’offrir à nos interlocuteurs notre intention initiale, et devenons demandeurs d’un jugement quelconque. Nous avons alors peur par anticipation de ce jugement.

Si nous nous replaçons dans un contexte où nous sommes des animaux sociaux, il peut sembler raisonnable d’avoir peur de paraitre faible aux yeux du groupe. Pour notre cerveau, apparaitre comme un élément faible, peut potentiellement entrainer de sérieux dommages : devenir le souffre-douleur, être banni, etc.

Alors face à toutes ses interrogations, une question : quelle position assure à celui qui la prend, le plus grand sentiment de force? Celui qui demande ou celui qui offre? Nous comprenons aisément que la position de pourvoyeur est la plus favorable.

Revenons en alors à notre diner, Je proposais  à mon client encore sous hypnose de se placer dans le rôle de l’hôte qui accueille, le pourvoyeur, et de considérer que le plat à servir était le reflet de lui-même. Je lui demandais alors à quel plat il s’identifie quand il est devant des gens. Sa réponse fut sans appel

« - un plat de lentille… Un plat triste et banal.

- Dans le cadre d’un vrai diner, c’est ce que vous avez coutume de servir?

- Non, ce serait embarrassant. Murmurât-il.

- Quel plat aurait votre préférence dans la même circonstance?

- Je ne sais pas, quelque chose de festif !

- Quelle est la chose que vous avez en vous de plus festif, la chose dont vous êtes fier, susceptible d’être dévorée avec gourmandise par les autres? Lui dis-je.

- Mon sens de l’humour !!! Me répondit-il, un large sourire lui éclairant le visage. »

Comment passer d’un plat de lentilles à un gâteau d’anniversaire?

Vous le comprenez alors, c’est dans cet axe de travail que s’est poursuivi notre séance. Avec l’aide de l’hypnose, en travaillant sur les représentations mentales, mon client a réformé les perceptions subjectives qu’il avait de lui-même. Ainsi en lui permettant de se ressentir comme un gâteau face à un public, il apprit rapidement à s’associer à de nouvelles émotions plus agréables quand il doit prendre la parole.

La morale de cette histoire

Il nous appartient donc, à loisir, de stimuler notre cerveau et notre imaginaire afin de nous projeter dans l’accomplissement heureux d’une prochaine prise de parole et ainsi de favoriser notre aisance et notre amusement lors de nos interventions.

A PROPOS DE L'AUTEUR

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Hypnopraticien, Coach, Formateur en analyse comportementale

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